Pourquoi est-ce que je tombe toujours sur le gamin débile qui sait pas jouer et qui n'arrête pas de me faire foncer dans les murs ? A vrai dire, j'en avais un petit peu marre. Le gamin en question avait fini par éteindre sa console, et j'étais enfin libre de mes mouvements. J'avais passé un peu de temps avec Régis, et puis je me suis rendu compte que j'avais envie d'être seul, un petit peu. Je m'étais alors rendu dans la forêt de Toadbois, parce que j'aimais son calme. J'ai crapahuté pendant un bon moment, et je suis tombé sur une clairière fleurie. Je me suis assis contre un tronc d'arbre, à l'ombre, et j'ai levé le regard vers le ciel. Finalement, je me sentais bien mieux quand j'étais seul, mais ça, ce n'était pas une découverte. Je ne savais pas pourquoi j'étais comme ça. A vrai dire, je ne me souvenais pas de la cause. Fichue amnésie ! Si seulement je pouvais savoir, pouvoir remonter le temps comme Silver, franchement ça m'aiderait. Mais j'étais juste capable de l'arrêter, et seulement dans le jeu, pas au central. Je fermais les yeux et poussais un soupir. Je me concentrais un instant sur les sons de la forêt, le vent dans les feuilles, les chants des oiseaux, le craquement des branches. C'était une mélodie agréable à mes oreilles, loin de tout ces gens qui hurlent au lieu de parle normalement. Des bruits de pas me tirèrent de mes songes, et je scrutais les alentours, les sourcils froncés. Y avait des gens pour venir m'embêter jusqu'ici ? Décidément, on ne pouvait être tranquille nul part.

Sa jolie silhouette fine se démarqua bientôt de la végétation. Je la regardais s'approcher et s'assoir à coté de moi. Je crois que c'était la personne que je voulais voir arriver, parce que c'était la seule qui savait me redonner le sourire. Je ne savais pas comment elle faisait, peut-être qu'elle m'avait jeté un sort. Après tout, c'était le premier sens du mot " charme " et on ne peut pas dire qu'elle n'en avait pas. " Je savais que je te trouverais ici. " J'adoptais une moue boudeuse. « De toutes façons, où que j'aille, t'arrive toujours à me retrouver. » J'attrapais sa main et entrelaçais nos doigts, avant d'esquisser un petit sourire. Je crois que j'aurais tout fait pour elle, n'importe quoi qui permette qu'elle se sente bien. Jamais je n'aurais cru devenir cet être dégoulinant de guimauve à cause d'une seule personne. Et pourtant, voyez où j'en suis aujourd'hui. Et le pire c'est que j'aime ça. Je fixais les arbres en face de nous, à l'autre bout de la clairière, le visage serein et paisible. Voilà, c'est ça l'amour, j'étais tombé amoureux, et j'avais eu la chance inouïe que ça soit réciproque. Je ne considérait peut-être pas comme le mec le plus heureux de tout l'univers, mais je me sentais tout de même chanceux de l'avoir à mes côtés.

Elle déposa un baiser au coin de mes lèvres, ce qui eut le don de me faire sourire à nouveau. Argh, je n'arrivais même plus à me contrôler. Une sorcière, vous dis-je, mais une sorcière magnifique. « Tu sais, si tu as quelque chose qui te tracasse, tu pourras toujours m'en parler Shadow. » Mon sourire disparu et je passais mais mon libre dans mes cheveux, faisant la grimace. Je poussai un soupir. Est-ce qu'il fallait vraiment que je déballe tout à une fille sous prétexte qu'elle était ma petite amie et que je l'aimais plus que tout ? Certainement, et pourtant quelque chose me retenait de le faire. « Je sais. » lâchais-je dans un souffle. Et puis je risquais quoi ? Je faisais confiance à Solveig, d'abord. Elle n'irait pas raconter ça à tout le monde. Mais dans ma tête je pensais que les gens devinaient à peu près ce que j'avais. Quoique, tout le monde n'était pas un expert dans le scénario des jeux Sonic. Il faillait que j'arrête de penser que c'était pareil pour tout le monde. Pfff, quel idiot je faisais. « C'est juste que y a des fois où j'aimerais savoir d'où je viens vraiment, et ne pas être obligé d'apprendre mon passé par telle ou telle personne. » Voilà, je l'avais dit. Ca faisait un bon moment que j'étais en couple avec Solveig, et je ne lui avais jamais dit ce genre de choses... Je m'étonnais moi-même, parfois.

Elle posa sa main sur les nôtres et m'embrassa. Je crois que les sensations qu'elle me procurait vallaient toutes les drogues du monde. Il n'y avait rien d'autre qu'elle qui pouvait me remonter le moral. Elle se leva et me tendit la main en me proposant d'aller marcher. Je ne pensais pas avoir le choix. Je saisis sa main et me relvai. Restant un instant silencieux, je fixais son visage pendant quelques secondes, en admiration. Je le pris délicatement entre mes mains et déposais un baiser sur le sommet de son crâne. « Merci. » soufflais-je doucement. Un faible sourire s'afficha sur mes lèvres. Je fourguais mes mains dans les poches de mon jean et laissais mon regard se promener sur la clairière. Puis je me mis à marcher, puisque c'était ça qu'on était sensés faire, au départ. Je me tournais vers Solveig et l'invitais à me suivre. « Sinon toi, ça va ? » demandais-je, protecteur comme toujours. J'esperais juste qu'elle n'était pas trop surmenée, et qu'elle n'avait pas de problèmes. En tout cas, celui qui lui ferait du mal aurait affaire à moi, et je sais pas si c'était une bonne chose... Parce que je sais qu'on a du mal à me retenir quand je suis en colère...